A lire avant notre conférence du 10 février
Santé et pollution avec le Dr Jacques VENJEAN
Liens entre pollution atmosphérique et santé.
Sylvia MEDINA (Institut national de veille sanitaire)
« Le lien entre pollution atmosphérique et santé » ne fait aujourd’hui plus aucun doute, résume Sylvia Medina, de l’Invs. Si nous sommes tous exposés aux polluants, nous ne sommes pas tous égaux face à eux : les enfants, les personnes âgées ou celles souffrant de maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques, ou encore les fumeurs sont particulièrement vulnérables.
Les scientifiques se sont surtout intéressés à l’impact des particules fines. Elles sont très nocives du fait de leur extrême petitesse qui leur permet de s’infiltrer profondément dans nos organismes – « d’abord dans nos voies respiratoires, explique Sylvia Medina, puis dans la circulation sanguine, après avoir traversé les parois des alvéoles des poumons ». Problèmes respiratoires, cardiovasculaires, neurovasculaires, cancers… Leurs effets sont multiples.
42.000 morts prématurées par an
Et, note Sylvia Medina, « la pollution contribuant au développement des maladies chroniques, elle va contribuer aussi à la mortalité ». La Commission européenne estime à 42.000 le nombre de morts prématurées liées chaque année en France aux particules fines. Un chiffre à prendre avec précautions.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/25/09/2015/lesechos.fr/021330726140_quel-est-l-impact-de-la-pollution-sur-la-sante-et-surlamortalite–.htm?texte=sylvia%27medina#XmywH7EVwAH3wZyS.99
Proximité aux transports et santé.
Sylvia Medina
Epidémiologiste et coordinatrice de l’équipe « air et santé » à Santé publique France, Sylvia Médina a étudié le poids de la pollution de l’air sur la mortalité en France.
Les transports font partie intégrante de la vie moderne (travail, courses, voyages…) mais notre système de transport est devenu fortement tributaire des transports motorisés. Cela a conduit à un certain nombre de conséquences négatives pour notre santé en termes d’accidents de la route, de pollution atmosphérique et sonore, d’émission de gaz à effet de serre, et de sédentarisme. En effet, des polluants comme les particules ultra- fines se trouvent en grandes concentrations à proximité des rues et des routes connaissant un fort trafic automobile. Il existe de plus en plus d’études montrant que résider à côté de ces axes de circulation pourrait être à l’origine de nouveaux cas d’asthme de l’enfant, et de proportions similaires ou plus élevées de bronchopneumopathies chroniques obstructives et de maladies coronariennes chez les adultes âgés de 65 ans et plus.
Les risques encourus sont plus marqués pour des personnes souffrant de pathologies chroniques (patients coronariens, diabétiques ou asthmatiques, par exemple). Mais des études récentes montrent également une relation entre émissions automobiles et marqueurs précoces d’athérosclérose dans des populations jeunes non souffrantes.
Les mécanismes biologiques et manifestations sous-cliniques à la base des effets observés sont de mieux en mieux décrits : action pro-inflammatoire dans les cellules des voies respiratoires, stress oxydatif, athérosclérose, altération du rythme cardiaque, entre autres.
En plus des risques associés à la pollution atmosphérique, des troubles du sommeil, des problèmes cognitifs chez l’enfant et des effets cardio-vasculaires dont l’hypertension entre autres sont rapportés en relation au bruit issu du trafic. Ce numéro de la revue présente des études remarquables sur le bruit et la santé, en portant une attention particulière aux transports.
En raison du grand nombre de personnes exposées aux risques et nuisances occasionnés par les transports, et des inégalités sociales associées, il existe un besoin de renforcer les mesures réglementaires concernant la pollution et le bruit, et d’évaluer l’efficacité des interventions visant à réduire ces expositions.
Les professionnels de santé ont eux aussi un rôle à jouer, en informant leurs patients des risques qu’ils encourent et en les conseillant pour réduire leurs expositions et celles de leurs enfants. Et au niveau individuel, nous pouvons également contribuer à réduire les pollutions atmosphérique et sonore.
Enfin, des collaborations plus étroites sont nécessaires entre professionnels de la santé et de l’environnement, urbanistes, industriels et pouvoirs publics pour adopter une démarche intégrée de réduction des risques et gênes occasionnés aux populations exposées à proximité de grands axes de circulation.
Pour citer ce document
Référence papier : Sylvia Medina « Proximité aux transports et santé », Pollution atmosphérique, N° 215, 2012, p. 201.
Référence électronique : Sylvia Medina « Proximité aux transports et santé », Pollution atmosphérique [En ligne], N° 215, mis à jour le : 04/06/2013, URL : http://lodel.irevues.inist.fr/pollution-atmospherique/index.php?id=125
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