En lien avec notre prochain rendez-vous,
La famille dans ses différentes formes actuelles
Agnès MARTIAL Antropologue centre Norbert Elias Marseille
vendredi 12 octobre 2018 à 19h
salle Pierre LAMY 12 rue de la République Annecy
Quelques lectures possibles
Mariage et Filiation pour tous .
Une métamorphose inachevée (2016)
Irène Théry : Sociologue et directrice d’études à l’EHESS, Irène Théry travaille sur les transformations contemporaines de la famille et des rapports de genre. Elle a notamment publié La Distinction de sexe (Odile Jacob, 2007) et Des humains comme les autres (Éd. EHESS, 2010).
Présentation de l’éditeur
La loi du 17 mai 2013 instituant le mariage des couples de même sexe a suscité une violente opposition. Alors que le projet recueillait une adhésion massive au sein de la population, notamment chez les jeunes, il a été combattu par un camp traditionaliste, minoritaire, qui a réussi à fédérer tout un ensemble de préjugés et d’inquiétudes. Or le moteur des changements dans la famille n’est pas l’individualisme égoïste. C’est la victoire d’une valeur qui bouleverse tout notre système de parenté : l’égalité de sexe. Avec le ” mariage pour tous “, nous n’avons pas seulement donné des droits à une minorité. Nous avons remis en cause l’ordre matrimonial qui avait, il y a deux siècles, présenté la complémentarité hiérarchique du masculin et du féminin comme l’horizon indépassable des rapports de sexe. Réinscrire ces bouleversements dans le temps long des débats, des lois et des pratiques, c’est se donner les moyens de comprendre la révolution en cours, ainsi que les nouvelles valeurs familiales qui l’animent. C’est aussi préparer la prochaine étape du combat : la filiation pour tous.
Dans le tumulte provoqué par la controverse sur la légalisation du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe, faire vivre un débat informé et serein est un enjeu démocratique majeur. Les sciences sociales doivent y contribuer. Des juristes, politistes, sociologues et anthropologues répondent ici à l’Union nationale des associations familiales (Unaf), partenaire officiel des pouvoirs publics censé représenter “toutes les familles”, et réfutent ses deux grands arguments : non, la nouvelle loi ne suppose ni “effacement” de la différence des sexes dans le couple, ni “mensonge” à l’enfant sur son origine ou sa filiation. Les auteurs ne se bornent pas à défendre le mariage de même sexe et l’homoparentalité. Ils démontrent que le débat change profondément lorsque l’on replace les grandes institutions de la parenté dans le temps long de l’histoire, lorsque l’on cesse de réduire les relations qui fondent la distinction de sexe aux seuls rapports de sexe opposé. L homoparentalité est ainsi un révélateur exceptionnel des tensions et contradictions de notre droit actuel de l’adoption et surtout de la procréation médicalement assistée, incitant à l’améliorer pour toutes les familles.
Aimer et compter ? : Droits et pratiques des solidarités conjugales dans les nouvelles trajectoires familiales
de Hélène Belleau (Auteur), Agnès Martial (Auteur), Collectif (Auteur)
247 pages Presses de l’Université du Québec (26 janvier 2012)
Présentation de l’éditeur
Le principe d’égalité des sexes a redéfini la relation conjugale. La hiérarchie mari, femme et enfants a fait place à une relation contractuelle où homme et femme sont tous deux des sujets indépendants et libres de leur engagement. L’évolution des règles juridiques entourant ces nouvelles trajectoires familiales semble souvent ignorer les asymétries qui traversent la réalité des arrangements noués au sein des couples, comme les transactions à l’oeuvre à la suite des séparations. Aussi, des chercheurs de la France, de la Belgique, de la Suisse et du Québec ont été amenés à développer une réflexion commune autour de la notion de “solidarité conjugale” en étudiant les normes et usages de l’argent et des biens de ces solidarités. Comment la solidarité conjugale s’exprime-t-elle à travers le droit et son évolution ? Comment se dessinent aujourd’hui les relations économiques, matérielles et patrimoniales qui traversent les transactions intimes ? A l’heure de l'”individualisation” des relations familiales, interroger le couple sous l’angle des solidarités conduit à souligner l’importance des liens d’interdépendance noués entre conjoints et permet de réinterroger les rapports de genre, en liant l’analyse des pratiques et des choix privés et celle de la dimension institutionnelle de la vie conjugale.
Biographie des auteurs
Hélène Belleau est professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (Centre Urbanisation, Culture et Société, Canada). Spécialisée en sociologie de la famille, elle s’intéresse aux relations conjugales, à l’usage social de l’argent ainsi qu’à l’encadrement légal de la conjugalité.
Agnès Martial est anthropologue et chargée de recherches au Centre national de recherche scientifique (Centre Norbert Elias, France). Elle s’intéresse à l’évolution des rapports de genre et de parenté dans les nouvelles trajectoires conjugales et familiales à partir de différentes approches empiriques.
S’apparenter : Ethnologie des liens de familles recomposées
de Agnès Martial
308 pages Maison des Sciences de l’Homme (2003)
Ethnologie de la France
Depuis les années 1970, grandir dans une famille recomposée concerne un nombre croissant d’individus. Des liens inédits unissent beaux-parents et beaux-enfants, demi et ” quasi ” frères et surs, dans une ordonnance différente des lieux et des temps de la vie familiale. Apparaissent de nouvelles manières de vivre et de penser les liens de famille, qui interrogent nos repères traditionnels. Que signifie être père ou mère, beau-père ou belle-mère dans les familles recomposées? Est-ce donner la vie, donner son nom et ses biens, nourrir et élever un enfant et le chérir, l’adopter? Que signifie être frère ou sur ? Avoir eu les mêmes parents biologiques, avoir partagé son enfance dans un même lieu ? Des relations amoureuses et sexuelles entre ” quasi ” frères et surs sont-elles licites ? C’est à ces questions que tente de répondre ce livre à travers l’exploration ethnographique d’une trentaine d’histoires familiales, où le point de vue des ” beaux-enfants “, devenus adultes, constitue le principal éclairage. A partir de leurs récits, mis en perspective par le recours à l’histoire et à l’anthropologie, Agnès Martial met au jour l’incertitude des termes, des rôles et des statuts qui constituent la trame familiale recomposée dans notre société. En interrogeant les relations entre générations, souvent perturbées par la séparation du couple parental et la notion d’inceste telle qu’elle émerge des pratiques, des discours et du droit, son analyse des familles recomposées permet de mieux comprendre le contenu des relations de filiation, de germanité et d’alliance dans les sociétés occidentales contemporaines.
Biographie de l’auteur
Agnès Martial, ethnologue, est chercheur associé au Centre d’anthropologie (EHESS) à Toulouse. Elle poursuit ses recherches sur l’évolution contemporaine des liens entre parents à travers l’analyse des relations économiques au sein des familles recomposées, et s’intéresse à la question de l’inceste.
Soyez le premier à commenter