Woke !
La tyrannie victimaire
À l’heure où nous commémorons le 10e anniversaire des tragiques attentats du début de l’année 2015, la rédaction de Charlie Hebdo, la jeune policière municipale de Montrouge et les otages de l’Hyper Cacher, on ne peut nier que cette menace sur la liberté d’expression, est toujours bien réel. Le wokisme en est une facette. Dans cet essai Nadia Geerts s’attache à décrypter ce que ce terme désigne. L’auteure après une approche historique de ce concept qui nous vient des États-Unis, nous présente les thèmes privilégiés, la langue et c’est l’épisode de l’écriture inclusive que nous connaissons bien, c’est aussi à travers les questions de race, de sexe et de genre que se propagent cette idéologie qui encourage une attitude et une approche victimaire. En effet le Wokisme privilégie le ressenti des opprimés. Elle pointe très justement le retour du clivage entre les différentialistes et les universalistes. Il n’est plus question de défendre les minorités en tant que d’abord égaux mais en tant que d’abord différent, et ainsi réclamer une différence des droits. C’est la mise en accusation de la civilisation occidentale blanche supposée porteur d’un racisme systémique. Si le projet universaliste est porteur d’un avenir meilleur pour tous avec pour horizon la défense des droits humains pour tous, force est de constater que le wokisme ne propose aucun projet de société, il se contente de dénoncer et d’accuser. Son horizon serait plutôt un projet totalitaire. Elle détaille encore les effets néfastes de la théorie critique de la race. Cette théorie repose sur le constat que les principes libéraux confortent en réalité les inégalités et les rapports de domination, ceux-là même en l’absence d’intention ou d’idéologie raciste. C’est le retour du concept de race que nous croyons avoir définitivement dépassé. Dans une 2nde partie elle développe une approche critique du wokisme en abordant la question de la « cancel culture », de la remise en cause de la science, de la notion de ressenti et de victimisation, sans oublier de signifier que » l’antisémitisme est un grand oublié du combat antiraciste à la sauce Woke ». Avec cette approche identitaire des questions, il est clair que des courants politiques et idéologiques profitent et exploitent ses dérives, Extrême droite, Extrême gauche radicalisée et islamisme …. Il convient une fois de plus de réaffirmer le projet et le combat Républicain Universaliste et de ne céder aucun terrain à ses ennemis. La lecture de cet essai nous arme et nous conforte dans cette action.
Le livre sera disponible lors de la conférence du jeudi 23 janvier mais aussi en signature à la Librairie Antiope le vendredi 24 à 18h.