Le sandale des eaux en bouteille n’en finit plus et de nouvelles informations inquiétantes sont révélées depuis quelques mois. Le Sénat vient de présenter les conclusions d’une mission d’information qui dénonce « un scandale industriel » doublé « d’un scandale politique » pour des pratiques de traitement de l’eau interdites, sur lesquelles l’État, informé depuis 2021 a fermé les yeux, laissant les industriels frauder.
L’eau en bouteille a aussi un impact environnemental évident : production et transport par camions, fabrication des emballages productrice de CO2, déchets plastiques que l’on retrouve dans la nature et dans les océans… et n’est pas sans risques pour la santé en raison de la présence de nombreux microplastiques (que l’on retrouve dans 78 % des eaux les plus commercialisées).
L’eau en bouteille en France c’est un marché de 2,5 milliards d’euros par an, 9 milliards de litres sont consommés chaque année, 25 millions de bouteilles sont jetées chaque jour, dont 58 % seulement sont recyclées.
C’est aussi la privatisation et la commercialisation de ce qui devrait rester un bien commun. L’eau en bouteille coûte jusqu’à 200 fois plus cher que l’eau du robinet.
Et pourtant, elle continue de séduire. Les industriels du secteur tablent sur un taux de croissance mondial annuel de 5,9 % entre 2022 et 2030.
Peut-on se passer de l’eau en bouteille ? Répond-elle à un besoin ? Pourquoi certains font-ils le choix de ne pas consommer l’eau du robinet, économique, accessible, et qui respecte les normes de qualité ?
Lorsque l’eau du robinet n’est pas disponible, notamment lors des périodes de sècheresse de plus en plus fréquentes, l’eau en bouteille reste le recours quasi obligatoire…